Le relachement des années

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Depuis deux semaines, j'ai un élève sur le tatami pas vraiment débutant car nous avons pratiqué ensemble par le passé. Je l'ai rencontré il y a une quinzaine d'années et à cette époque, il avait déjà quelques années de judo de haut niveau derrière lui. Nous ne pratiquions pas dans le même Dojo car il suivait un élève de mon professeur de l'époque. Nous faisions allègrement 6 à 8 cours par semaine, tous les cours en fait plus les stages. Ce n'était pas des leçons de tout repos mais plutôt du style gladiateur ou déménageur et nullement dans le relachement propre à l'Aïki. Par la suite, nous nous sommes un peu perdus de vue, il a connu quelques ennuis dans sa vie et est revenu de temps à autre pour pratiquer mais pas de façon récurrente. 
bcart2-copie-2.jpgCette semaine et après avoir décidé de revenir régulièrement, il m'a avoué avoir ressenti un grand changement dans mon modeste enseignement, c'est à dire beaucoup plus de relachement par rapport à il y 10 ou 15 ans ou nous luttions tels des catcheurs américains....Celà m'a laissé songeur et j'ai repensé à ces années ou nous n'étions pas corrigés dans la bonne direction, il nous manquait...un Maître dans le vrai sens du terme. Bien sûr, nous avons appris de la technique mais pas tellement ce qu'il y avait derrière, ce n'est que depuis quelques années que je commence à percevoir un travail sans à coup, circulaire et respectueux du partenaire. Apprentissage ou réapprentissage orchestrés par le biais d'un changement de fédération salutaire à ma petite personne et l'investissement quasi total dans la réception de l'enseignement de Tamura Shihan et de ses élèves les plus proches.
On ne peux pas revenir en arrière mais n'allez que de l'avant....Evidemment, il y encore du travail car je n'aurai jamais le physique de notre ami Léo par exemple. Le fait de suivre la lignée "Tamura" y est évidemment pour beaucoup car même si les nos maîtres de stage proposent des mouvements dont la nuance est sensiblement différente, il y toujours "un fil rouge": le travail en souplesse.
La préparation, vous l'aurez remarqué, a aussi changé, nous travaillons beaucoup plus maintenant sur des étirements basés sur le Jumbi Dosa cher à Senseï, je pense que celà ne peut que faire du bien à nos organismes et nous donner encore plus de relachement. Peut-être que le but est de pouvoir pratiquer jusqu'à un âge très avancé, c'est mon souhait en tout cas et si c'est avec de belles personnes (intérieurement je veux dire), ce sera le nirvana...

 

 

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